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​EAST HARLEM  

La communauté hispanophone aux Etats-Unis

Ils sont Mexicains, Cubains, Porto Ricains ou encore Salvadoriens. Ils ont quitté leur pays pour rejoindre les Etats-Unis. Un "American dream", où le premier espoir est de vivre dans de meilleures conditions. Aujourd'hui les hispanophones représentent environ 53 millions d'habitants aux Etats-Unis. C'est deux fois plus qu'en 1990, selon le bureau du recensement américain. En quelques décennies, c'est devenu la plus grosse communauté étrangère du pays. 

 

Ambiance East Harlem - octobre 2015
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En grande majorité d'origine mexicaine, les migrants fuient les tensions sociales de leur pays. Des tensions "provoquées par l’explosion démographique et la croissance économique faible des dernières décennies", explique Cécila Imaz, auteure du livre L'immigration au coeur de la relation Mexique - Etats-Unis.

L'attrait vers l'Amérique du Nord est alors indéniable. Aux Etats-Unis, les salaires sont en moyenne dix fois plus élevés qu'au Mexique révèle l'auteure. 

 

Certains sont donc prêts à tout pour rejoindre ce qui ressemble à l'Eldorado. Sans papiers, ils traversent la frontière de manière illégale. Un passage dangereux, où les migrants sont confrontés non seulement aux douaniers mais aussi aux barrières naturelles. Le désert, les montagnes, les rivières sont autant d'embûches coûtant parfois la vie aux clandestins. 

Aujourd'hui, le Pew Research Center estime à environ 12 millions le nombre de migrants hispanophones en situation irrégulière aux Etats-Unis.

 

C'est sur cette corde sensible que joue Donald Trump. Pour l'homme politique, les migrants venus du sud répresentent un véritable fléau. Symbole de sa campagne électorale, il en a fait son véritable cheval de bataille. Sans aucune modération et avec son franc parlé habituel, il n'hésite pas à dire cruement ce qu'il pense des hispanophones, et plus particulièrement des Mexicains.

 

 

« Quand le Mexique envoie ses habitants, il n'envoit pas les meilleurs. Il envoie des personnes qui ont beaucoup de problèmes. Ils amènent de la drogue, des crimes avec eux. Ce sont des violeurs... et certains sont des gens biens.»

Donald Trump, 16 juin 2015

Ses propos choquent le monde entier, et bien plus encore la communauté hispanophone des Etats-Unis. Provocateur, Donald Trump ne cesse d'afficher des idées et des pensées radicales. L'une d'entre elle a d'ailleurs déchainé les passions : le candidat voudrait que les Mexicains payent pour construire un mur à la frontière entre leur pays et les Etats-Unis. Un projet saugrenu, qui parait totalement invraisemblable. D'autant plus qu'un mur existe déjà à la frontière américano-mexicaine. Haut de 2.50 mètres, il s'étend sur les deux tiers des quelques 3200 kilomètres séparants le Mexique des Etats-Unis. 

Crédible ou non, cette annonce est en tous cas loin de rassurer la communauté hispanophone sur les intentions du candidat républicain. 

«Je vais construire un grand mur sur notre frontière sud, et le Mexique paiera pour le construire. Prenez-en bien note» 

Donald Trump, 16 juin 2015

A New-York, ils sont de nombreux Latinos à s’être réunis dans un quartier d’East Harlem. Difficile de se croire à quelques arrêts de métro de Manhattan lorsque la plupart des indications du quartier sont en espagnol. En tendant l’oreille, on réalise que c’est cette langue qui est majoritairement parlée dans les rues remplies de tags et de commerces ambulants. En allant à la rencontre des habitants, le constat est frappant : beaucoup ne parlent pas un mot d’anglais. Et ils sont également nombreux à ne pas pouvoir voter, faute de posséder la citoyenneté américaine. Pour autant, cela ne les empêche d’avoir un avis sur les prochaines élections. Et aussi sur Donald Trump.

Antonieta et son amie - Mexicaine, 30 aux USA
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Seraphin Sanchez - Mexicain, 6 ans aux USA
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Maria Gonzalez - Cubaine, 32 ans aux USA
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Jose Espinoza - Mexicain, 12 ans aux USA
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Que pensez-vous de Trump ?

"Aie c'est le pire ! c'est le pire pour son racisme."

"Sa manière de parler est très offensive envers nous. S'il est président, je crois qu'il nous déportera tous."

"S'il est président, tout sera difficile. Je rentrerai au pays, il n'y aura rien d'autre à faire que de partir." 

"Il pense de mauvaises choses. Si des Latinos veulent voter pour lui, c'est qu'il leur a lavé le cerveau."

Tandis que de nombreux migrants d'Amérique centrale passent la frontière de manière irrégulière, les Portos-Ricains eux, arrivent tous aux Etats-Unis légalement. Territoire américain depuis plus d'un siècle, Porto-Rico est un cas particulier. Les habitants de cette île des Antilles naissent avec la nationalité américaine. Cette grande différence de situation provoque alors d'importants décalages dans les discours des uns et des autres. Et surtout, une incompréhension mutuelle. 

 

Vanessa - Porto-Ricaine, 28 ans aux USA
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« Je ne suis pas en accord avec beaucoup de choses qu’il (cf Trump) dit, mais je pense qu’il est un espoir parce que notre gouvernement actuel ne fait pas son travail. On nous cache la réalité. Donc je crois que nous avons besoin de changements. Pour moi, Donald Trump pourrait être ce changement.

Ce qu'il se passe c'est que Porto Rico est comme une partie des Etats-Unis, le Mexique c'est totalement différent. Beaucoup de personnes pensent que l'immigration est bénéfique, mais la manière dont le gouvernement l'autorise n'est pas bonne. Il faut avoir un certain contrôle de qui arrive dans le pays. Je n'ai pas seulement un problème avec les Mexicains, mais aussi avec les Somaliens et tout les autres qui arrivent ici. Ils sont dangereux parce que certains sont radicaux et ils veulent faire leurs propres lois. A la fin, ça devient vraiment fou ici. »

26%

C'est le nombre d'intention de vote de la communauté hispanophones pour le parti républicain. Un chiffre relativement important, au vu des programmes traditionnellement conservateurs et anti-immigration du parti de Donald Trump. 

Un phénomène qui s'explique, une fois de plus, par la grande diversité des Latinos vivants aux Etats-Unis.

(source : Pew Reaserch Center, avril 2015)

 

 

3

 

L'avis de

 

 

Rubén Estrada 

Directeur du département New-Yorkais 

de la "Latino National Republican Coalition"

 

3

 

Trois

Questions à

 

 

Juan Carlos Aguirre 

Président de l'association culturelle

Mexicaine Mano a Mano (NY)

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